PETITE FILLE DES SOMBRES RUES

Renaud Séchan

[Am]Non, ne crois pas, fi[F]llette,
me retenir en[C]core
dans tes rues sans vio[G]lettes,
dans ton triste dé[Am]cor.
N'essaie pas de me [F]suivre,
déserte mes ri[C]vages,
loin de toi, je veux [G]vivre
de plus beaux pay[Am]sages.

Petite [F]fille des sombres [C]rues, éloigne-[Am]toi,
Petite [F]fille aux yeux [C]perdus, tu [G]m'oublie[Am]ras.

J'ai trop longtemps vécu
dans de pauvres ruelles,
trop longtemps attendu
un dernier arc-en-ciel.
J'ai besoin de soleil
et d'horizons moins gris,
je veux voir les merveilles
que, près de toi, j'oublie.

Je ne suis pas de ceux
que chasse la lumière,
et qui vivent heureux
un éternel hiver
De l'amour je ne veux
que les filles des rivières,
lorsque j'aime les yeux,
j'aime aussi la chaumière.

Nos chemins se séparent,
entends, la vie m'appelle,
je quitte tes trottoirs
et tes grises dentelles.
Je pars pour des royaumes
où l'on m'attend peut-être,
où le bonheur embaume,
et donne un air de fête.

Laisse-moi m'en aller,
je n'ai plus rien à dire,
mais si tu veux pleurer,
n'essaie pas de sourire.
Retourne dans ta nuit,
au fond de tes faubourgs,
retourne dans l'ennui
qui habite tes jours.